Poids du vide, présence du manque
La crainte de l´effondrement:
Crainte de relâcher l´attention, de perdre ses défenses, on a trop besoin de protection...Parfois cet appel à la vigilance incite à la prudence, pârfois il relève d´une inhibition plus fondamentale qui nous empêche de progresser.
Sensation indescriptible éprouvée par celui ou celle qu´une progression angoisse, " la crainte de l´effondrement" a trait à l´expérience du passé de l´individu et aux caprices de l´environnement.
C´est de cette sensation d´avoir à supporter, seul, ce qui est au-dessus de nos forces, que naît l´impression récurrente de craindre de s´effondrer dans toute situation qui rappelle celle - ou celles - où ces forces firent défaut, et l´urgence de s´y soustraire avant même qu´elle ne survienne, de crainte qu´elle ne survienne!
L`appréhension de se trouver face à ce que l´on croit être l´irréparable ( à venir )- alors que nous serions (re)soumis à un (ir)réparable passé-nous conforte ( tout petits que nous sommes aussi restés) dans de rassurantes habitudes qui privent du bénéfice de nouvelles expériences, en maintenant nos défenses en alerte de façon préventive radicale. Il s´agit de se dégager de ce passé pour le rendre -aujourd´hui- définitivement moins redoutable que redouté!
Quand l´environnement original a fait faillite ( ce qui est le cas de tout environnement à des degrés divers de "cruautés" plus ou moins normale, légitime, tolérable, formatrice ou ...intolérable), cette sensation de faillite se rappelle à l´être, aussi longtemps que sa dimension démesurément angoissante n´est pas arrivée à la conscience, pour y être reconnue, dans un contexte de confiance régénérant, restructurant, réparateur.
Aller à la rencontre de ce que l´on redoute apprend à ne plus le redouter.
Oser pleurer, perdre la face, oser refuser a priori plutôt que d´accepter à priori, oser accepter ce que l´on a pris l´habitude de refuser. Dénouer l´impossible. Pour ne plus tourner en rond, ni piétiner sur place et enfin sortir (du pays, des habitudes, de la routine, d´un carcan oppressant) sans plus craindre de s´écrouler.
Passages à vide, au-dessus du vide, sans contrôle ni autorisation, il est normal d´en redouter la résurgence, mais vital d´en prendre conscience pour ne pas "répéter" la crainte du vide et ce qui l´engendre.
( "couper le cordon": Virginie Megglé )